
La violence accrue des phénomènes climatiques ainsi que les attentes des nouvelles générations sur un mieux vivre ensemble bouscule les théories économiques classiques.
Les risques climat pèsent donc sur la performance de l’entreprise.
Dès 2014 l’Union Européenne et la France font partie des acteurs internationaux novateurs et actifs. La directive européenne (Non-Financial Reporting Directive ou NFRD) impose aux entreprises de plus de 500 salariés, ou dépassant 40 ou 100 millions € de chiffre d’affaires selon qu’elles sont cotées en Bourse ou non, l’obligation de publier, dans le document d’enregistrement Universel, une déclaration de performance extra-financière (DPEF) sur leurs actions RSE (Responsabilité Sociétale et Environnementale). Cette DPEF doit inclure des éléments de gestion relatifs aux réalisations sociales, environnementales, sociétales et anticorruption, les risques induits ainsi que les actions mises en oeuvre pour les prévenir.
En France, en Mai 2019 a été votée la loi relative à la croissance et la transformation des entreprises, dite loi PACTE, qui oblige les grandes entreprises à prendre en considération les enjeux sociaux et environnementaux dans la gestion de leurs activités.
Au-delà de la réglementation, les entreprises sont aussi confrontées à l’inquiétude de leurs collaborateurs face à la complexité des changements climatiques, collaborateurs. D’où l’intérêt de transformer les exigences réglementaires en organisation opérationnelle en engageant chaque collaborateur sur les objectifs RSE à atteindre. La crise sanitaire a été un facteur accélérateur de cette prise de conscience.
En 2019, l’Union européenne lance le Green Deal et modifie la directive NFRD de 2014. En 2020, elle confirme ses objectifs de réduction de gaz à effet de serre (réduction de 55 % par rapport à 1990 d'ici 2030), et va encore plus loin en définissant une taxonomie basée sur 6 critères RSE permettant d’évaluer la performance extra financière des entreprises cotées. L’objectif est de permettre d’évaluer en toute transparence les engagements et réalisations RSE des entreprises, de façon à mieux orienter les flux de capitaux vers la transition durable.
La sphère extra financière suit aussi une nouvelle trajectoire qui tend à la rapprocher de la sphère financière. En 2019, la fondation AgroParisTech lance la chaire partenariale COMPTABILITE ECOLOGIQUE, "visant à développer, expérimenter, et instaurer des systèmes de comptabilité extra-financiers au service d’une transition écologique, pour tous les acteurs de la société".
Il s’agit de pouvoir mesurer, en matière de RSE, non plus les efforts et améliorations mais les engagements et réalisations des entreprises pour mieux comparer entre elles la totalité de leur performance financière et extra financière. Autant de nouveaux outils à intégrer pour les fonctions Risk Management, Audit et Conformité !