
Julie Le Roux, étudiante en première année de Mastère à L’ESAM Paris a intégré l’école il y a maintenant quatre ans. Elle a décidé de faire son stage en Chine pour compléter son expérience à l’international. Découvrez la culture chinoise à travers de l’interview de Julie !
Trouver un stage en Chine n’a pas été de tout repos. Il faut savoir que sauf rares exceptions, le stage en Chine est officiellement interdit par les autorités chinoises. Je m’explique : quel que soit le type de visa que vous essayez de demander, il faut avant tout savoir que si un stage est mentionné dans votre dossier de demande de visa (lettre d’invitation, formulaire…), la délivrance de visa sera refusée.
Alors comment ai-je procédé ? J’ai contourné cette règle en demandant un visa étudiant (X2) d’une durée inférieure à 180 jours (6mois) en me rattachant à une école privée chinoise : je me suis rendue officiellement en Chine pour un échange linguistique grâce à une invitation reçue par cette école reconnue par l’Etat Chinois. Beaucoup de contraintes mais ça en vaut le coût !
Grâce à cette solution j’ai bénéficié de cours de mandarin 3 fois par semaine, participé à des activités culturelles organisées par cette école deux fois par semaine, trouvé un logement avant mon arrivée et bien entendu j’ai pu réaliser six mois de stage dans une entreprise chinoise. Entreprise qui importe et distribue des vins américains en Chine.
J’ai été acceptée en stage dans cette entreprise chinoise en tant que manager du marketing digital. Mon rôle a donc été d’aider l’entreprise dans sa stratégie digitale. Tout le monde connaît et sait comment utiliser à des fins professionnelles les réseaux sociaux tels que Facebook, Instagram et Twitter. Là est le challenge : les réseaux sociaux connus de tous sont censurés par le gouvernement chinois. Un pied sur la Chine Continentale et l’utilisation d’un VPN (réseau privé virtuel) est requise pour accéder à ces applications.
Le challenge a donc été de se familiariser avec tous les équivalents chinois de ces réseaux sociaux. Google est remplacé par Baidu, Youtube par Youku, et tout le reste peu être remplacé par WeChat bien que la liste des réseaux sociaux chinois ne s’en tienne pas là. WeChat est l’application majeure comprenant plus d’un milliard d’utilisateurs à travers le monde. WeChat c’est : une messagerie instantanée, un réseau social, une plateforme d’informations et de vente en ligne, un système de paiement, en bref c’est l’application à tout faire chinoise.
Au marketing digital en Chine il m’était donc nécessaire de connaître et savoir utiliser ces réseaux sociaux. D’autant plus que ma mission principale a été de créer et publier du contenu sur le compte officiel WeChat de la société pour gagner en visibilité et augmenter les ventes. Cette mission se réalisait en plusieurs étapes et se répétait chaque semaine :
Afin de bien faire ce travail et faire en sorte que l’équipe respecte les deadlines et comprennent les thèmes de chaque semaine, j’ai réalisé un calendrier que je leur communiquais avec les dates de rendu et les explications sur chaque post.
Par ailleurs un autre challenge dont j’ai dû faire face a été la barrière de la langue. Vous pensez sans doute que l’anglais est essentiel pour se faire comprendre n’importe ou sur la terre. Détrompez-vous, les chinois parlent chinois et c’est tout ! La chine continentale comporte une multitude de dialectes et une langue officielle : le mandarin. La part de Chinois qui parlent anglais est infime et cela vaut pour les grandes villes telles que Pékin et Shanghai. Je vous laisse imaginer ce qu’il en est dans les villes de plus petite ampleur !
Heureusement pour moi, la personne avec qui j’ai travaillé pour effectuer cette nouvelle mission parlait couramment anglais. Créer une séquence d’emails automatiques avec l’aide du service informatique. Mais qu’est-ce qu’une séquence d’emails automatiques ? Le but de cette séquence est de passer d’abonnés à clients à ambassadeurs d’une marque. Le marketing par emails est l’une des tactiques les plus puissantes en terme de marketing digital.
Nous créons puis envoyons des emails aux abonnés (autant que nous le souhaitons sans dépenser un centime en publicité) de manière automatique. Concrètement à partir du moment où nous avons l’adresse email d’une personne, des emails vont lui être envoyés à des dates et heures prédéfinies et selon les actions que cette personne entreprendra sur le site internet de l’entreprise la séquence s’adaptera, il en va de même si cette personne ouvre ou non les emails ou clique sur les emails, la séquence s’adaptera.
C’est un très long travail qui nécessite une vue d’ensemble sur le processus avant de pouvoir le rendre viable. Avec l’aide du service informatique nous avons donc créé cette séquence adaptée à la société. Après avoir créé le contenu des emails et noté leur fréquence d’envoi, le service informatique s’est chargé de mettre tout ça sur le logiciel Magento qui est lié au site internet de la société.
D’autres missions m’ont été confiées telle que l’organisation et la participation à des dégustations de vins, la création d’un espace de rangement informatique des vins comprenant une fiche technique pour chaque vin, former les nouveaux stagiaires… J’ai été bien occupée pendant ces six mois !
J’ai choisi de faire ce stage pour diverses raisons.
Tout d’abord la structure de l’entreprise : une start up de moins de 10 employés. Travailler dans un open space, il n’y a rien de mieux pour avoir une vue d’ensemble sur le travail d’une équipe. L’avantage est que nous travaillons tous de concert, nous avons le sentiment d’appartenance à une même entité, nous nous soutenons les uns les autres. C’est pour moi très enrichissant car ça me permet d’avoir un aperçu sur d’autres postes.
Ensuite l’activité de l’entreprise : l’import et la distribution de vins étrangers dans un pays donné ont déjà fait pour moi l’objet de nombreuses recherches car je suis très intéressée par le secteur des vins et spiritueux depuis bien longtemps. Enfin la localisation : Shanghai, Chine. Au cours de mes précédents voyages je suis tombée amoureuse de l’Asie et vois de nombreuses opportunités de faire du business avec la Chine. De plus, le statut d’expatrié en Chine (statut auquel j’aspire) offre de nombreux avantages et beaucoup de postes à hautes responsabilités sont à pourvoir dans de grands groupes.
Grâce à ce stage je gagne en expérience professionnelle, en compétences de management interculturel, en compétences techniques, en savoir-faire, en savoir et je continue d’en apprendre tous les jours sur la très riche culture chinoise.
A l’ESAM nous apprenons des concepts clefs, des théories importantes, nous nous exerçons sur des cas pratiques, des mises en situations.
Le stage est un apport important, c’est la concrétisation d’un apprentissage. Réaliser son stage dans de bonnes conditions c’est mettre en pratique tout ce qu’on a appris pendant les cours et apprendre de l’expérience de ceux qui nous forment.
Cette année à l’ESAM nous avons eu toute une unité d’enseignement dédiée au management numérique. C’est pourquoi le poste de manager du marketing digital m’est apparu comme parfaitement en lien avec les connaissances acquises durant le premier semestre de cours à l’ESAM. De plus, la plupart de nos cours ont été dispensés en anglais durant ce premier semestre, j’ai donc voulu poursuivre sur ma lancée et postuler à une entreprise étrangère dans laquelle je ne peux que parler anglais (et faire de mon mieux avec le mandarin et la langue des signes !) pour me faire comprendre.
Tout d’abord, très chers Esamiens, écoutez les précieux conseils de Marion Vidal, Responsable Relations Entreprises et profitez du réseau de l’ESAM et du Groupe IGENSIA Education (ex Groupe IGS) dont vous faites partie.
Se servir de ses relations c’est utiliser son propre réseau comme il se doit. Il n’y aucune honte à cela bien au contraire. Si vous avez des relations utilisez-les ! Avoir un réseau, savoir l’entretenir et le développer est primordial. Si à l’inverse vous n’avez pas de réseau, commencez à le créer dès maintenant, pendant que vous lisez ces mots, faites une pause et réseautez !
En Chine, le karaoké (connu sous le nom de KTV) est une véritable institution tant dans le cercle social que dans les relations professionnelles. Aussi quand je suis arrivée dans mon entreprise à Shanghai, mes collègues n’ont pas tardé à me proposer une soirée KTV ! Ni une ni deux, j’accepte l’invitation avec grand plaisir !
C’est ainsi que trois semaines après mon arrivée je me retrouve un vendredi soir avec un micro dans les mains et des chansons chinoises à foison ! Je leur explique avec mon petit niveau de mandarin que je ne connais pas les paroles et que je ne suis pas capable de lire des caractères pour chanter avec eux un peu mal à l’aise. Mais pas de soucis, mes collègues me proposent alors de chanter des chansons en anglais. Et c’est à leur tour de ne pas connaître les paroles ! Nous nous retrouvons à alterner entre chansons chinoises et chansons anglaises. J’essaie tant bien que mal de ne pas faire trop de fausses notes, mais je suis loin d’être Beyoncé ! A l’inverse mes collègues chinois eux chantent très bien… De quoi être encore plus mal à l’aise !
Finalement, la soirée se passe très bien et nous ne voyons pas le temps passer, nous rentrons chez nous aux alentours de minuit ! Nous avons bien ri tous ensemble, nous avons appris à nous connaître et depuis nous réitérons l’expérience tous les mois ! L’ambiance au travail n’en est que meilleure.